23 octobre 2006

Dépassons les choses simples

Un article de Jakob Nielsen sur la productivité accrue ou amoindrie par un intranet : Productivity and Screen Size.

Deux citations choisies :
With more choices, it takes more time to make a decision.
Et :
Skilled performance almost never happens on the Web, because users constantly encounter new pages; that is, they spend most of their time pondering options and trying to understand the content that's being presented. This is why most websites should lay off the fancy drag-and-drop features and focus on the simplest possible interaction techniques that are common to all sites.
C'est le débat entre MacOS (le vrai MacOS des débuts, hein, pas son petit frère surdoué hyperactif et insupportable qu'est MacOS X) et, hrem... Windows. Entre les interfaces de Blogger (Google) et Vox (SixApart). Entre NetVibes et le reste du monde. Mais aussi entre la ligne de commande et le clickodrome. Certaines lignes de commandes sont mieux pensées que certains intranets, eh oui.

Je verrais un autre argument : dans la bureautique traditionnelle, les fichiers sont stockés sur le disque dur. Ce n'est pas le plus conceptuellement satisfaisant, mais la délimitation est claire. Si tant est que j'aie confiance dans mon système d'exploitation (et si non, "get a Macintosh"), tous mes fichiers sont à un endroit déterminé, je peux les retrouver en explorant le système. «Faire un backup» veut encore dire quelque chose ; ça s'adresse aux couches basses, pas à l'applicatif.

Avec le web 2.0 (Google, les blogs, les applications hébergées...) j'ai des documents un peu partout. Oh, d'accord, je parle de « documents », d'« information», et non plus de bêtes «fichiers». N'empêche que j'en ai partout, et que ce qui me sauve, ce n'est pas ma capacité à explorer, c'est ma capacité à faire des copies dans tous les coins. Ma capacité à rajouter de la «sémantique». Sauf que cette sémantique est rien moins que primaire. Et s'applique à des objets fort répandus, donc fort simples.

On passe le temps à trouver de nouvelles façons de faire des choses élémentaires, et à s'approprier des systèmes incomplets.

Moi ça me fait penser dans les années 90 aux copains qui étaient heureux sur PC de découvrir le milliard d'applications disponibles, pourtant le plus souvent nazes et incompatibles entre elles.
Pendant ce temps nous on était sur Mac, avec peu d'applications, mais des bonnes. Des applications interopérables, drag&droppables, avec des guidelines homogènes, et même quelques AppleEvents. J'ai bien dit : quelques.

Eh bien il semblerait que le Web 2.0 tienne du modèle PC. Un bordel couvré avec de bons détails et une bonne dose de tape-à-l'œil mais qui présente un ensemble au final peu fonctionnel et surtout non homogène.
Oh, pardon, il y a les... flux RSS. Dommage qu'il n'y ait aucune sémantique valable dans ces flux, hein ?

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